Noël approche…. Pas de stress !
- Suzanne Dansereau
- 2 déc.
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : il y a 6 jours
Suzanne Dansereau a interviewé Geneviève Beaulieu-Pelletier, psychologue et professeure à l’Université du Québec, et autrice du livre Trucs de psy – Guide pratique pour s'aider soi-même. Dans cet ouvrage, elle met en lumière les mécanismes psychologiques qui se cachent derrière chacun de ces enjeux et propose une foule d’exercices d’introspection pour mieux se comprendre et se réguler au quotidien.
Les chants de Noël résonnent, les décorations colorent l’ambiance, l’odeur des sapins ravive des souvenirs. Le temps des Fêtes est empreint de magie. Mais il vous stresse ? Ou vous attriste ?
Vous n’êtes pas seul.e.s ! C’est le cas pour bien des gens, me dit Geneviève Beaulieu-

Pelletier, psychologue et professeure à l’Université du Québec. Elle reçoit dans son cabinet des personnes de tous les âges pour qui la période des Fêtes est une source d’anxiété, mêlée de joie ou de tristesse. Pour les aînés, il y a forcément des deuils qui refont surface. Un membre de la fratrie disparu, un conjoint décédé ou malade, une personne chère avec qui on s’est brouillé et qu’on ne revoit plus …
Malheureusement, ce n’est pas tout le monde qui garde des souvenirs joyeux de Noël.
Ne pas idéaliser Noël
Il y a peut-être aussi la pression que l’on se met de « réussir » notre Noël, comme lorsqu’on avait 35 ans et l’énergie de recevoir toute la gang – on était 10, 20 à table, adultes et enfants, a réveillonné après la messe de minuit.
La messe de minuit ! Là où tout le monde ne va plus … Mme Beaulieu-Pelletier me parle d’un patient dont la mère octogénaire ans devenait de plus en plus anxieuse et irritable à l’approche de Noël. C’est elle qui se chargeait du souper de Noël. C’était son habitude et elle insistait pour la maintenir.
Mais, visiblement, recevoir était devenu trop exigeant pour elle. Elle n’éprouvait plus de plaisir à le faire. Finalement, il a suggéré à sa mère de reprendre ce rôle et de recevoir la famille chez lui, tout en la laissant contribuer à sa façon : elle allait préparer les tourtières et arriverait plus tôt pour donner un coup de main. De corvée anxiogène, le souper de Noël est redevenu ce qu’il doit être : un moment de partage et de réjouissance.
Poser un regard bienveillant
« Au fil des ans, des choses changent en nous, pour toutes sortes de raisons, et c’est normal, explique Mme Beaulieu-Pelletier. Il faut d’abord se demander : Qu’est-ce que j’ai envie de vivre à Noël, qu’est-ce qui me rendrait heureux ou heureuse ? Où en suis-je cette année ? »
Selon elle, on a tort de répondre aux attentes des autres sans mettre nos limites. Vos ressources financières ne vous permettent pas de donner des cadeaux à tout le monde? Personne ne doit vous y obliger ! Les conflits familiaux vous blessent personnellement ? Déculpabilisez, ce n’est pas votre faute si vos belles-filles sont à couteaux tirés. Cela leur appartient.
À l’approche de Noël, il s’agit en fait de poser un regard bienveillant sur soi- même, affirme Mme Beaulieu-Pelletier. Mettez des mots sur ce que vous ressentez et nommez ces sentiments à vos proches, suggère la psychologue. Cela vous aidera à trouver des solutions et cela aura pour effet d’atténuer l’anxiété ou la culpabilité que vous pourriez éprouver.
Combattre la solitude

Pour un nombre croissant de gens, la solitude est ressentie encore plus fortement dans les temps des Fêtes. On n’a pas d’invitation pour le réveillon du 24 ou le souper du 25 et on se sent seul au monde. Mme Beaulieu-Pelletier, qui est l’autrice du livre Trucs de psy : un guide pratique pour s’aider soi-même, dont un chapitre porte sur la solitude, offre plusieurs solutions pour atténuer cette souffrance.
« N’hésitez pas à aller vers les autres. N’attendez pas qu’ils vous appellent, ils sont peut-être dans un tourbillon et n’ont pas eu le temps de le faire ou d’y penser. »
Vous n’êtes certainement pas seul.e à être seul.e à Noël. Faites le tour de vos amis qui seront seuls ce soir-là et convenez d’une activité. En outre, les réseaux sociaux permettent de trouver facilement des occasions de rassemblement dans votre région. N’oubliez pas non plus que les festivités de Noël ne se limitent pas aux 24, 25 et 31 décembre. De nos jours, il est « utopique » de penser que personne ne sera seul à ces dates.
En diminuant vos attentes, en misant de façon réaliste sur ce qui vous convient, vous pourrez faire de Noël « un moment qui vous ressemble et vous comble émotionnellement », promet Geneviève Beaulieu-Pelletier. C’est ce que je nous souhaite !



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