Chronique littéraire - des nouvelles de Martha - An 1-
- Amélie Fournier
- 29 sept.
- 2 min de lecture
Parce qu’on voulait créer un espace vivant et à notre image et parce qu’on nourrit une vraie passion pour la littérature et le théâtre, nous proposons des billets de blogue artistiques qui font écho à notre mission et mettent en lumière la façon dont la culture éclaire le vieillissement et la participation sociale.
¨J’ai passé les 25 premières années de ma vie à m’affranchir de mes parents. Vais-je passer les 25 prochaines à faire la même chose avec mes enfants? ¨
Cette phrase, prononcée par Martha, le protagoniste de Marie Laberge, résonne fort. Elle met en mots cette quête d’équilibre entre l’amour, la liberté et ce besoin intime de se définir autrement.
Se libérer sans se perdre
Dans Le roman caché de Marie Laberge, on découvre Martha, une femme qui vit en marge des attentes sociales. Elle lutte intérieurement entre les injonctions héritées, les désirs non dits et cette aspiration à l’autonomie. Les mots et les silences qui l’entourent la façonnent et tracent ses propres rides : des marques de résistance et de fidélité à soi-même
Et si vous êtes comme moi et que vous aimez les livres audio, vous allez vous régaler. Parce qu’écouter un livre, ce n’est pas seulement entendre une histoire, c’est entrer dans une voix, un souffle, un rythme particulier. Et quand c’est l’auteur ou l’autrice elle-même qui lit, c’est un privilège rare : on entend les intonations, les pauses, les sourires dans la voix. Bref, c’est comme si Marie Laberge vous confiait directement les secrets de Martha. Vous pouvez l’écouter sur OHdio.
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Ni tout à fait un livre, ni tout à fait une lettre
Avec Des nouvelles de Martha, j’ai l’impression qu’elle a inventé une nouvelle façon de raconter. Pendant trois ans, plus des personnes ont reçu des lettres, comme si une fleuriste québécoise s’invitait directement dans leur quotidien. Ce n’était pas un livre qu’on allait acheter, mais une correspondance qui arrivait à la maison, intime, vivante, et même adaptée selon qu’on soit un homme ou une femme. J’adore ce concept, parce qu’il brouille les frontières entre la littérature et la vraie vie : lire une lettre de Martha, c’était un peu comme recevoir une confidence.
Pour en savoir plus sur la conception du livre, je vous invite à plonger dans cet article de 2018 de La Presse : Le roman caché de Marie Laberge.
Quand la littérature rejoint nos thèmes préférés
Je l’avoue, j’envie ces 100 000 personnes qui ont reçu ses lettres à l’époque. Aujourd’hui, on profite autrement : Marie Laberge nous redonne la voix de cette femme libre, fleuriste qui refuse qu’on réduise l’amour à une date sur le calendrier.
Comme Martha, beaucoup de personnes vieillissantes portent les traces d’histoires familiales, de choix imposés ou différés. Mais vieillir, c’est aussi avoir enfin la possibilité de se définir autrement. Et c’est exactement ce qui nous inspire à une ride à la fois : offrir aux aînés un espace où l’on n’est pas défini par un rôle ou une case, mais par sa liberté d’exister, de créer, de choisir.
Alors, peut-être que lire Martha, c’est aussi apprendre à s’autoriser à vieillir autrement. Et c’est ce que nous tentons, une ride à la fois.




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