Parce qu’il faut apprendre à vieillir collectivement
- Éloïse Lara Desrochers
- 29 sept.
- 2 min de lecture
Dans cette lettre, nous dénonçons l’idée d’une vieillesse uniforme et affirmons la richesse des parcours et des façons de vieillir. Un texte qui invite à construire une société plus juste, inclusive et humaine pour toutes les générations.
Chaque 1er octobre, on nous invite à « célébrer les personnes aînées ». Mais derrière ce pluriel commode, on oublie souvent la richesse et la diversité des parcours. On parle « des aînés » comme d’un bloc uniforme, comme si l’expérience de vieillir se ressemblait pour toutes et tous. Or, il y a mille façons de vieillir : autant de trajectoires singulières qu’il y a de personnes, façonnées par les histoires de vie, les inégalités sociales, les cultures, les corps et les désirs.
En réduisant la vieillesse à une catégorie homogène, on enferme les personnes aînées dans un rôle passif, celui de simples participantes. On leur « offre » des activités pour occuper leur temps, on organise pour elles plutôt qu’avec elles. Cette vision occupationnelle, largement répandue, ne reconnaît pas leur pouvoir d’agir. Elle nie la pluralité des expériences et finit par réduire la participation sociale à de l’animation sociale. Ce paternalisme institutionnel ne fait qu’alimenter l’âgisme et contribue à invisibiliser la richesse des voix et des contributions possibles.
Réfléchir à notre propre vieillissement, c’est amorcer la construction d’une société qui ne laisse personne de côté. C’est se demander : dans quels environnements ai-je envie de vieillir? Quels espaces me permettraient de continuer à apprendre, à transmettre, à être en lien? En répondant à ces questions dès maintenant, nous préparons des milieux de vie plus justes et accueillants qui profitent non seulement aux personnes aînées d’aujourd’hui, mais à toutes celles qui vieilliront demain.
La participation sociale, comprise dans toute sa profondeur, est un levier essentiel pour

transformer notre société. Elle reconnaît la place des personnes vieillissantes comme citoyennes à part entière, capables de contribuer aux décisions, de nourrir les débats, d’enrichir la culture et de renforcer le tissu communautaire. Passer d’une logique occupationnelle à une vision inclusive et transformatrice, c’est admettre que les personnes vieillissantes ne sont pas seulement invitées à « participer », mais qu’elles ont un rôle à jouer dans la construction même de nos environnements sociaux et politiques.
En cette Journée internationale des personnes aînées, posons-nous une question simple : dans quel monde voulons-nous vieillir? Souhaitons-nous des milieux qui enferment les personnes aînées dans des rôles prédéfinis, ou une société qui accueille la diversité des façons d’habiter l’âge? Vieillir n’est pas un déclin à gérer, mais un horizon à inventer ensemble. Tant que nous réduirons la vieillesse à une case, nous nous condamnerons collectivement à l’exclusion. Reconnaissons la pluralité des façons de vieillir, et nous tracerons la voie d’une société plus juste, plus inclusive et plus humaine, où chaque génération trouve sa place.
Pour poursuivre la réflexion et découvrir des initiatives qui donnent une voix différente aux personnes aînées, je vous invite à lire notre plus récent billet de blogue.











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